La vente aux enchères est une vente forcée ouverte au public, et lors de laquelle le bien vendu est adjugé au plus offrant de l’audience. Et sur le plan juridique, la vente aux enchères est encadrée par le Code de la Procédure Civile et elle concerne tous les types de biens immobiliers que ce soit des biens immatriculés, en cours d’immatriculation ou non immatriculés et que ce soit en pleine propriété ou en indivision. Et qu’on dit, les biens immobiliers, cela veut dire : les appartements, les maisons, les villas, les terrains, les locaux commerciaux, …etc.
Et concernant le lieu de la vente aux enchères publique, (bein) l’adjudication se déroule au greffe qui a exécuté la procédure et dans lequel le procès-verbal de saisie a été déposé. Par contre, pour la date de la vente aux enchères publiques, c’est Trente (30) jours après la notification de la saisie au débiteur. Sauf que ce délai peut être prorogé par ordonnance motivée du président du tribunal pour une période qui ne pourra excéder un total de 90 jours (y compris les 30 jours prévus initialement).
Il faut rappeler que la vente aux enchères publiques intervienne dans deux cas : soit pour assurer le recouvrement d’une créance, soit pour mettre fin à une situation d’indivision.
La saisie est une opération qui a pour objectif de mettre sous la main de la justice les biens d’un débiteur et cela, jusqu’à désintéressement du créancier. Et dans ce cas, le débiteur propriétaire sera dessaisi de son bien et il sera, par conséquent, incapable de jouir ou de disposer de son bien. Et la saisie immobilière est généralement envisagée si le débiteur se trouve incapable d’honorer ses dettes envers son créancier.
A titre d’exemples de saisies :
La saisie immobilière s’effectue sur demande du créancier qui doit obtenir l’autorisation en référé du président du tribunal. Et suite à cela, le président du tribunal mandate un agent du greffe pour l’exécution de cette saisie. Et là, il y a deux cas :
Par ailleurs, il faut préciser ici que l’agent chargé de l’exécution de la saisie doit :
D’abord, il est procédé par l’agent d’exécution qui s’occupe de la publicité légale de publier ce qu’on appelle « l’AVIS DE MISE AUX ENCHERES ». Cet avis mentionne la date de l’ouverture, son lieu et la mise de prix.
Par contre, les documents nécessaires à l’information des enchérisseurs sont déposés au secrétariat greffe du tribunal, notamment le PV de saisie, les titres de propriété, le cahier des charges, …etc.
Et cet avis de mise aux enchères est porté à la connaissance du public. Alors comment ? Par l’affichage à la porte de l’immeuble saisie, au niveau du tribunal de première instance, dans les bureaux de l’autorité administrative locale ainsi que par tous les moyens de diffusion ordonnée par le président du tribunal, notamment par la presse écrite.
La vente immobilière aux enchères publiques passe par trois (3) phases principales :
– 1ère phase : C’est la phase d’avant la date d’adjudication (c’est-à-dire après la notification de la saisie au débiter et jusqu’au jour J).
En fait et après la notification de saisie au débiteur, l’agent chargé de l’exécution reçoit les offres des enchérisseurs. Dans les dix premiers jours de ce délai, l’agent d’exécution notifie au débiteur, l’accomplissement des formalités de publicité. Et dans les dix derniers jours de cette même période, il convoque pour la même date, le débiteur et les enchérisseurs qui se sont manifestés.
– 2ème phase : La séance de la vente aux enchères : En fait, l’adjudication se tient, d’abord, au greffe du tribunal qui a exécuté la procédure et cela, dans un délai de Trente jours après la notification de la saisie. Et comme j’ai dit tout à l’heure, ce délai peut être prorogé par ordonnance motivée du président du tribunal.
Alors maintenant, comment se déroule la vente aux enchères?
Il rappelle, également, le dernier délai fixé pour la réception des offres après la date de la vente à l’enchère publique (qui est de 10 jours).
– 3ème phase : Phase d’après la séance de vente aux enchères publiques
Dans cette phase, l’enchérisseur adjugé paye le prix d’achat dans un délai de 10 jours après l’adjudication. Il paye également les frais de la procédure d’exécution qui ont été fixés par le juge.
Toutefois, la réglementation accorde à toute personne, dans le même délai de 10 jours à partir de l’adjudication, de faire une surenchère mais à condition qu’elle soit supérieure d’un sixième (1/6) du prix de vente adjugé y compris les frais. Et cette surenchère doit être obligatoirement faite par un écrit signé par le surenchérisseur et validé par l’agent chargé de l’exécution.
Et à l’expiration d’un délai de 30 jours du surenchérissement, il sera procédé à l’établissement d’un PV d’adjudication définitive.
Si l’adjudicataire n’exécute pas les clauses de l’adjudication, il lui est fait une sommation pour s’y conformer ; sinon et s’il ne donne pas une suite favorable à cette sommation dans un délai de 10 jours, l’immeuble sera remis en vente à ses risques et périls. Et la remise en vente consiste uniquement en une nouvelle publicité, laquelle est suivie d’une nouvelle adjudication dans le délai de Trente jours.
Et cette publicité comporte, notamment, l’indication du montant de la première adjudication et de la date de la nouvelle adjudication. Toutefois, il faut signaler que l’adjudicataire défaillant peut arrêter la procédure jusqu’au jour de la nouvelle adjudication en justifiant avoir satisfait aux conditions de l’adjudication dont il était bénéficiaire initialement et en justifiant avoir payé les frais exposés par sa faute.
Par ailleurs, il est important ici de préciser que lors de la nouvelle adjudication, l’adjudicataire défaillant est tenu de payer la différence en moins entre son prix initial et celui de la nouvelle vente.
La séance d’enchère publique n’est pas toujours concluante. Parfois, aucune offre de vente n’est formulée, ou bien des offres inférieures à la mise au prix sont proposées. Dans ce cas, le tribunal peut reprogrammer la date de la séance à une date ultérieure et cela, pour :
Non, cela n’est pas possible. Pourquoi ? Parce que le code des droits réels stipule qu’en cas de vente aux enchères de la part indivise, elle ne peut être acquise par préemption ». En effet, la préemption n’est pas possible dans le cas de la vente aux enchères publiques et cela, pour la simple raison que la préemption trouve son originalité dans l’absence d’une publicité légale qui se traduit par l’ignorance des préempteurs de cette vente. Mais dans le cas de la vente aux enchères publiques, (bein) il s’agit, dans ce cas, d’une séance de vente caractérisée par une forte publicité légale et une notification aux ayants droits. C’est pour cette raison, cette vente ne peut pas faire l’objet de préemption. Et par conséquent, si un préempteur souhaite acquérir le bien, il n’a qu’à se présenter à la séance de l’enchère publique et proposer son offre.